Aurélien

Ma note : 18/20

Mon résumé : "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Ce sont les premiers mots du roman. Et pourtant, il s'agit bien d'une histoire d'amour. Du récit de l'amour impossible entre Aurélien, survivant de la première guerre mondiale, fantôme dans la capitale, et Bérénice, jeune provinciale qui vient passer quelques temps à Paris chez sa cousine. Aurélien aime Bérénice. Bérénice aime Aurélien. Paul aime Bérénice. Blanchette aime Aurélien. Le mari de Blanchette aime Rose. Bérénice n'aime pas son mari, mais elle est trop attachée à lui pour lui faire du mal. Aurélien désespère dans les bras de Simone pendant que Bérénice attend devant chez lui toute la nuit du nouvel an, enfin prête à s'offrir à lui. Bérénice pleure. Elle s'enfuit avec Paul...

Mon avis : J'ai adoré ce livre, et pour moi il vaut bien ce 18 ! Aragon, poète, écrit d'une manière qui m'a vraiment séduite. J'ai été bouleversée par la tragédie de cet amour impossible, qui subit simplement la vie et ses hasards. C'est un amour qui ne peut pas supporter la demi-mesure, la médiocrité. Ce sera, pour Bérénice, tout ou rien. Les personnages sont subtils, complexes et profonds, et les descriptions tout comme les digressions du narrateur sont un vrai régal. Son style est vraiment fluide et poétique, les images sont marquantes et touchantes. Les mots sonnent particulièrement juste. Je me suis vraiment sentie plongée au cœur du Paris des années 30, la nuit au Lully's, un bar de Montmartre, et la journée errant avec les personnages dans les rues de la ville... Et pourtant, l'humanité et les doutes des personnages sont intemporels. Autre qualité très importante pour moi : ce n’est jamais ennuyeux ! Même si l’action est plutôt lente, il y a vraiment très peu de longueurs. Et puis j'aime cette édition, avec cette couverture. Elle représente la dualité du visage de Bérénice. Le doux visage de la jeune femme, avec ses yeux sombres grands ouverts, ces yeux si difficiles à regarder pour Aurélien.

Ce qu'il faut retenir : un classique à lire absolument, bien loin de procurer l'ennui qu'on ressent en lisant certains livres obligatoires pour les cours... Aragon romancier vaut bien Aragon poète !